Entretien

Publié le 06/07/2020

Entretien avec Guillaume Long - "À boire et à manger"

À propos de À boire et à manger
23 janvier 2011

Le livre À boire et à manger est tiré du blog du même nom présent sur le site lemonde.fr. Comment vous est venue l’idée de ce blog ?
C’est un projet de livre que j’ai en tête depuis une petite dizaine d’années, étant passionné par tout ce qui tourne autour de la bouffe. Le problème, c’est qu’il fallait s’y mettre, envisager de travailler sur quelques années pour produire beaucoup de dessins - le sujet est infini - et que je ne me voyais pas arriver devant un éditeur avec mon petit parcours et seulement quelques planches pour convaincre. J’ai finalement eu l’opportunité de travailler avec le site Lemonde.fr qui finance cette entreprise. L’idée de bloguer est très stimulante pour se mettre au travail, étant donné que notre génération ne peut plus vraiment compter sur la presse pour travailler à la semaine, comme c’était le cas auparavant avec des revues comme Pilote, Métal Hurlant, etc...

Comment transforme-t-on un blog en livre ?
La question est plutôt de savoir comment on adapte une lecture à la page pour un affichage blog, puisque le projet de livre est là depuis le départ et que j’ai travaillé sur des planches classiques de bande dessinée. C’est une petite cuisine interne où j’extrais des vignettes de mes planches, parfois je masque des contours, parfois j’enlève des dessins ou j’en rajoute pour une transition plus fluide. Je colorie pour le blog, mais la couleur de l’album est envisagée différemment, avec une coloriste. Je ne transforme donc pas mon blog en livre puisque le livre est déjà là !

Souhaitez-vous « démocratiser » en quelque sorte la cuisine, permettre à chacun d’avoir les bons réflexes et les bons ustensiles pour réussir ?
Oui ! C’est assez prétentieux comme démarche, mais voilà, c’est le but avoué de mon entreprise « À boire et à manger » : montrer que lorsqu’on prend du plaisir à cuisiner - ce qui est quand même à la portée de n’importe qui avec un tout petit peu de bon sens -, et bien le résultat dans l’assiette est rarement décevant. Et cuisiner, c’est tout bête comme de prendre une tomate, la couper et l’arroser d’huile d’olive, la saler et de la poivrer en déchirant dessus une ou deux feuilles de basilic. Et on obtient une des meilleures salades du monde, pour qui aime la tomate bien sûr !


Vous avez publié de nombreuses bandes dessinées. Peut-on trouver un parallèle entre cuisiner et dessiner ?
Excellente question ! Pour moi, la démarche est la même car dans les deux domaines, on a des matériaux bruts qu’on transforme en (se) racontant une histoire, et on présente le résultat de ce travail à ses amis ou à des lecteurs pour entrer en résonance avec eux. Prendre plaisir et donner du plaisir, toujours.

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